Les quatre temps forts de la méthode ho’oponopono sont : Désolé, Pardon, Merci, Je t’aime. J’avoue que pendant longtemps j’ai reçu le mot « pardon » comme une injonction à « demander pardon ». En découvrant cette technique, il y a quelque temps déjà, je ne me suis pas posé de question. Le mot pardon mettait en évidence la nécessité de se faire pardonner pour se sentir mieux ensuite.
Et puis, avec le temps et l’expérience de la vie, progressivement, je me suis rendu compte que l’idée sous-jacente que j’avais mise derrière le mot pardon était sinon différente, du moins incomplète.
Pourquoi ai-je considéré qu’il s’agissait de se faire pardonner ? Même s’il m’en coûte d’avouer la réponse que je me suis donnée à moi-même, c’est bien parce que depuis deux millénaires, la tradition judéo-chrétienne nous a inculqué que nous sommes tous des pêcheurs, que nous sommes tous des coupables et que nous avons tous quelque chose à nous faire pardonner.
C’est ce qui explique que, quand j’ai découvert ho’oponopono avec le livre « Ho’oponopono : le rituel hawaïen du pardon » de Ulrich Emil Duprée, mon inconscient m’a dit « oui, bien sûr, tu n’es pas très « clean, tu as quelque chose à te faire pardonner. Demande pardon, tu ne sais pas pourquoi, mais c’est pas grave, demande pardon et tout ira bien ».
Bien sûr, on peut avoir des regrets, des actes manqués qui encombrent notre conscience et faire amende honorable est un positionnement louable qu’il convient de ne pas éluder.
Mais un point de vue différent et complémentaire existe. Tout le monde subit des points de vue divergents émis par les autres, voire des attaques en règle, des calomnies ou pire. Dans ces situations, le pardon du ho’oponopono devient « je te pardonne ». A mes yeux c’est cet acte qui est libérateur. Nourrir du ressentiment maintient une situation d’oppression et des liens négatifs avec le détracteur ou l’oppresseur. Accorder notre pardon, mais encore faut-il que ce soit une démarche sincère venant du cœur, nous libère et nous permet de nous en sortir par le haut. Cette démarche est de la même veine que la compassion des bouddhistes. De façon triviale elle pourrait s’exprimer par quelque chose comme : « Tu m’as fait du mal, mais je ne t’en veux pas, et je te plains parce que tu vas déguster en raison des retombées de la loi de retour » (voir mon billet « compassion et loi du retour »)
Et, au terme de cet acte de pardon libérateur, quand notre esprit a recouvré sa sérénité, rien ne nous empêche de passer notre chemin.
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