Hermès naquit sur le mont Cyllène. Il était le fils de Zeus et de Maia, fille d’Atlas (Ce dieu était appelé Hermès chez les grecs et Mercure chez les romains).
Un jour, alors qu’il était encore un jeune enfant, il profita d’un moment de distraction de sa mère pour s’esquiver. Sa fugue le mena sur le mont Piéros, en Thessalie, où Apollon gardait un beau troupeau de génisses. Hermès décida de le voler. Il s’y prit de nuit. Mais, pour ne pas être trahi par les traces de pas des animaux, à l’aide d’une écorce de chêne, il confectionna des sortes de sandales qu’il fixa à leurs sabots. Selon d’autres sources, il les fit marcher à reculons. Selon d’autres encore, il accrocha des branchages à leurs queues afin que leurs traces de pas soient effacées.
Au matin, lorsque Apollon se rendit compte du larcin, il lança un avis de recherche sur tout le territoire, mais en vain. Comme les recherches n’aboutissaient pas, il en fut réduit à promettre une récompense, ce qui motiva Silène et les satyres qui étaient avides. Les satyres se mirent en chasse mais pendant longtemps leurs recherches demeurèrent infructueuses.
Un jour enfin, comme quelques-uns d’entre eux traversaient l’Arcadie, ils entendirent une musique assourdie telle qu’ils n’en avaient jamais entendue auparavant. La nymphe Cyllénè leur dit, à l’entrée de la caverne, qu’un enfant extrêmement doué venait de naître en ce lieu et qu’elle en était la nourrice. La nymphe expliqua que l’enfant avait construit un ingénieux jouet musical au moyen d’une carapace de tortue et de boyaux de vache. La musique avait bercé sa mère qui s’était endormie.
– Qui lui a donné les boyaux de vache ? Demanda vivement le satyre.
Il s’en suivit une discussion animée au cours de laquelle Cyllénè prit la défense de son protégé.
NB. On attribue également à Mercure le vol de l’arc et des flèches d’Apollon, le vol du trident de Neptune, le vol de l’épée de Mars, de la ceinture de Vénus et des marteaux de Vulcain. La seule chose qu’il n’arriva pas à voler, c’est la foudre de Zeus parce qu’il s’est brûlé les doigts.
C’est alors qu’arrive Apollon. Il avait découvert l’identité du voleur en observant le comportement suspect d’un oiseau à longues ailes. Cette démarche étrange s’explique par le fait qu’Apollon connaissait l’art des augures.
Apollon pénétra dans la caverne, éveilla Maia et lui dit d’un ton sévère qu’Hermès devait rendre les génisses volées. Maia amena Apollon près du berceau d’Hermès qui faisait semblant de dormir. Et, vu l’âge de l’enfant, elle lui expliqua que cette accusation était ridicule. Apollon eut un moment d’hésitation. Mais il se ressaisit vite lorsqu’il aperçut les peaux des vaches qui avaient servi à fabriquer la Lyre.
Il prit Hermès dans ses bras et il l’amena dans l’Olympe. Là, devant les dieux, il l’accusa formellement de vol. Comme preuve il fournit les peaux des génisses. Zeus eut du mal à croire que son petit-fils, si jeune, pût être un voleur. Mais Apollon maintint fermement son accusation. Alors Hermès finit par avouer. Il expliqua que c’est bien lui qui avait fait le coup, qu’il avait égorgé deux génisses pour les offrir en sacrifices aux dieux et qu’il était prêt à rendre le reste du troupeau à Apollon.
Satisfait, Apollon ramena Hermès chez lui. Là, il fut intrigué par un objet bizarre. Il demanda des explications. En guise de réponse, Hermès se saisit de la lyre en carapace de tortue et à l’aide du plectre, il joua un air charmant, chantant la noblesse d’Apollon, son intelligence et sa générosité. Apollon n’y tint plus et il pardonna Hermès sur le champ. Hermès conduisit Apollon étonné et ravi jusqu’à Pylos en jouant de la musique tout au long du chemin. Là, il lui rendit le restant de son troupeau qu’il avait caché dans une caverne.
– Je te propose un marché, s’écria Apollon. Tu gardes les génisses et je prends la lyre.
– D’accord, répondit Hermès. Et ils se serrèrent la main.
Pendant que les génisses affamées mangeaient de l’herbe, Hermès coupa des roseaux. Il en fit une flûte de berger et il joua un nouvel air de musique. Apollon qui était resté dans le coin survint à nouveau.
– Je te propose un marché ! Tu me donnes ta flûte et je te donne cette houlette en or qui me sert à faire paître mon troupeau, et à l’avenir tu seras le dieu des pâtres et des bergers.
– Pas d’accord, répondit Hermès, ma flûte vaut plus que ta houlette. Apprends-moi en plus l’art des augures.
– Je ne le peux pas, dit Apollon. Mais tu peux aller, si tu veux, voir nos vieilles nourrices, les Thries, qui habitent sur le Parnasse. Elles t’apprendront à prédire l’avenir à l’aide de petits cailloux. (Il s’agit certainement de la géomancie). Plus tard, Hermès compléta cet art en inventant le jeu des osselets et la manière de l’interpréter pour prédire l’avenir.
Sitôt l’accord conclu, Apollon partit faire son rapport à Zeus. Zeus convoqua Hermès et il le prévint que désormais il devrait respecter les droits de la propriété et arrêter de mentir. Mais Zeus avait beau essayer de lui faire les gros yeux, il ne pouvait s’empêcher d’être amusé et séduit par le charme de ce petit bonhomme.
– Tu sembles être un petit dieu fort ingénieux, éloquent et persuasif.
– Alors adopte-moi comme messager, répondit Hermès. Je serai responsable de la sécurité de toute propriété divine, et je ne dirai jamais plus de mensonges. Par contre, ne me fais pas promettre de dire absolument toute la vérité !
– On ne peut guère l’espérer de ta part, dit Zeus en souriant.
Puis, se ressaisissant :
– Tu auras pour fonction d’établir des contrats, de favoriser le commerce et de veiller à la libre circulation des voyageurs sur toutes les routes du monde.
Zeus lui donna alors une houlette de messager avec des cordons blancs, un chapeau rond contre la pluie et des sandales ailées en or qui le transportaient avec la rapidité du vent.
C’est de cette houlette que Hermès se servit pour séparer deux serpents qui se battaient. Les serpents s’enroulèrent autour. Ce qui donna l’image du Caducée.
Quand il apprit la nouvelle, Hadès voulut également profiter des compétences d’Hermès. Il l’embaucha comme messager pour lui amener les morts avec douceur après les avoir convaincus en posant la houlette d’or sur leurs yeux.
Ensuite, il donna un coup de main aux Trois Parques lorsqu’elles composèrent l’alphabet.
On lui prête également l’invention de l’astronomie, de l’échelle musicale, de l’art de la boxe et des arts gymniques, des poids et mesures ainsi que de la culture de l’olivier.
Commentaires
Mercure est précoce, il est espiègle. Il a un comportement d’adolescent.
Il est agile, imaginatif et … voleur, mais un voleur gentil qui est plus motivé par le bon tour qu’il a joué que par une tournure d’esprit malsaine.
Il est artiste et inventif.
Quand il est pris la main dans le sac, Mercure retombe toujours sur ses pieds.
Il est malin comme un singe. Il est adroit.
Il connaît les arts divinatoires.
Les attributions de Mercure consistent à transmettre les nouvelles bonnes ou mauvaises.
Il établit les contrats.
Il permet toutes les communications, commerciales, voyages, déplacements et autres.
Il est bavard jusqu’au mensonge qu’il commet par exagération.
Mercure est un pacifiste et un médecin (Caducée).
Bibliographie
Robert Graves : « Les mythes grecs ».
1 Comment
Ines
30 avril 2024 at 16 h 29 minC’est très intéressant ! Merci pour cet article.