Le problème du karma est épineux. Le karma est inhérent à notre condition d’individu incarné sur cette planète. Et, pour peu que l’on se préoccupe du sujet, on se rend vite compte du fait que le karma est protéiforme. En particulier il ne trouve pas son origine uniquement dans nos actions individuelles, il est également le fruit de l’héritage familial.
Les chiens ne font pas des chats.
L’hérédité physique ne fait aucun doute. Elle a été étudiée depuis des siècles par d’éminents spécialistes.
Par contre on se rend compte qu’il existe une autre hérédité dont nous avons à peine pris conscience. L’observation montre que les enfants ont souvent le même caractère que leur père ou leur mère ou, à défaut, que l’enfant en grandissant présente les mêmes traits de caractère que tata Georgette ou que tonton Léon.
Ce qui est vrai pour le caractère se vérifie également pour le vécu. L’étude des arbres généalogiques montre que souvent, de génération en génération on retrouve des couples sans enfants ou des hommes ou des femmes qui restent célibataires.
Et le destin se montre parfois encore plus troublant en faisant naître plusieurs cousins le même jour (à quelques années de décalage) ou en faisant naître le dernier rejeton de la famille le jour anniversaire du décès de l’arrière grand-père alors que cela défie toutes les lois statistiques.
Que faut-il penser de cette hérédité subtile ?
Il serait tentant de mettre la notion de karma familial en avant pour expliquer ces phénomènes. Mais une analyse rapide montre que si le karma familial peut servir d’explication au fait qu’on retrouve des couples sans enfants dans plusieurs générations d’une même branche généalogique, ce karma ne fournit pas d’explication sur le fait que certaines dates se répètent au sein d’une même famille.
Ce sujet a été traité par Anne Ancelin-Schutzenberger dans son livre « Aïe mes aïeux ». Mais mon propos est sensiblement différent :
L’ardoise des générations passées
Le karma familial se manifeste parfois de façon anecdotique mais souvent ses effets sont chaotiques et nous confrontent à un vécu étouffant, pesant voire même douloureux. J’ai parfois l’impression que nos aïeux ont déposé sur nos épaules tous les problèmes que, eux, n’ont pas réussi à résoudre.
Que faire ?
Le plus souvent nous vivons sans prendre conscience du fait que nous sommes dépositaire de cet héritage pesant.
Et si nous en prenons conscience, nous agissons avec gentillesse ou fatalisme en nous disant que nous allons faire de notre mieux pour assumer toutes ces difficultés héritées afin de ne pas les léguer à nos enfants. Mais il est rare que, malgré notre bonne volonté nous arrivions tout seul à effacer une ardoise qui s’est alourdie depuis plusieurs générations.
Il existe une autre solution qui est directement inspirée de ce que l’on peut vivre chez un notaire. Lorsque l’on pense à un héritage, notre inconscient nous propose immédiatement une image sur laquelle s’amassent des liasses de billets et des monceaux de lingots. Mais il peut se faire que l’héritage ne soit composé que de dettes délétères. Auquel cas la loi permet de refuser l’héritage.
En ce qui concerne le karma familial, un positionnement analogue est possible.
C’est un peu comme si l’on s’adressait à nos aïeux en leur disant : « Les problèmes que vous avez accumulés depuis des générations, je n’y suis pour rien, et je n’y peux rien. Je refuse de les reprendre à mon compte ».
Débrouillez-vous en quelque sorte. Et chacun pour soi.
Ainsi allégés, nous nous rendons disponibles pour nous consacrer à tous les sujets qui constituent la trame de notre vie et qui jalonnent le chemin de notre épanouissement personnel.
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